27/05/2019
Le souhait des personnes vieillissantes ou inaptes est de conserver leur autonomie le plus longtemps possible. Donc, que ce soit à cause d’un accident ou d’une maladie, le maintien à domicile doit intégrer certains aménagements environnementaux et sociaux afin que les bénéficiaires puissent vivre dans leur maison sans risque pour leur sécurité. Plusieurs services donnés par l’assistance médicale leur assurent des soins, de l’aide pour l’hygiène, une écoute à leurs besoins ainsi qu’un suivi de leur état général. Leur but est de faciliter et de conserver l’autonomie des personnes (par exemple, éviter une hospitalisation précaire) tout en intervenant et en accomplissant divers soins adaptés. Offerts à court ou long terme, ces services sont déterminés grâce à un plan d’intervention élaboré selon le demandeur et ses nécessités.
Plusieurs structures collaborent afin de permettre le maintien à domicile. Nous pensons aux médecins, aux pharmaciens et aux infirmiers, mais oublions l’apport essentiel de deux instances : le travailleur social et l’ergothérapeute.
Le travailleur social est un intervenant dont la mission est de prévenir ou résoudre des problèmes d’ordre familial ou social auprès d’individus, de couples ou de communautés vivant des situations complexes et difficiles ou dont les droits sont bafoués. D'après le site de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ), il détermine « avec [ces gens] des pistes de solution en fonction de leurs forces et celles de leur milieu (pour améliorer leur bien-être). Ils abordent également la réalité des personnes selon une vision globale qui tient compte de la personne et de son milieu. »
L’ergothérapeute instruit et guérit ses patients par le biais d’activités ou d’exercices. Il s’agit d’une profession paramédicale qui évalue les aptitudes physiques et mentales, et accompagne lors de la rééducation. L’ergothérapeute crée ainsi une routine afin de préserver l’autonomie et développer les capacités motrices, ce qui permet aux gens d’avoir une qualité de vie répondant à leurs critères personnels. Souvent, il travaille avec des physiothérapeutes, des massothérapeutes, des travailleurs sociaux (eh oui!) et des médecins.
Le travailleur social est le lien entre le bénéficiaire et les multiples services possibles pour faciliter son quotidien. Il observe son domicile afin de s’assurer qu’il répond encore à ses besoins et « proc[ède] à des évaluations et à des diagnostics psychosociaux [en] établissant des plans d'intervention ainsi que des programmes de services ou d'activités1. » Il garantit le respect à l’intégrité physique et psychologique du demandeur et défend ses droits, toujours en priorisant sa sécurité et celle de ses proches. D’ailleurs, les proches aidants de la personne peuvent consulter le travailleur social pour obtenir des informations, des conseils et des réponses à leurs questions. Parfois, quelqu’un qui manque de connaissances ou de ressources pour les assurances peut contacter un travailleur social; ce dernier le dirigera vers les instances appropriées. Bref, son intervention permet un équilibre entre les nécessités matérielles de la personne, son environnement social et l’évolution de sa propre condition physique.
Quant à l’ergothérapeute, il coordonne et met en place un milieu adapté afin que le bénéficiaire puisse rester à domicile. Il effectue une analyse des besoins du demandeur puis l’évalue grâce à des actions quotidiennes et répétitives. Peut-il atteindre les portes d’armoire? Peut-il se lever facilement de la toilette? Glisse-t-il sur le plancher? A-t-il tendance à oublier les lumières allumées, signe d’un début d’Alzheimer? Il prend en compte ce que l’aîné considère comme important (se déplacer dans sa maison, cuisiner, avoir de l’aide pour l’entretien du domicile) et selon sa sécurité. L’ergothérapeute travaille aussi avec les proches aidants. Il leur explique comment communiquer avec un parent souffrant de troubles cognitifs, ou encore, comment déplacer une personne de façon sécuritaire pour soi et l’autre avec le PDSB (Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires). En impliquant directement le demandeur lors des changements, l’ergothérapeute restaure son indépendance et lui permet de les comprendre afin de mieux les accepter.
Quand nous réfléchissons au rôle du travailleur social, nous ne pensons pas à l’aspect thérapeutique de son implication. En effet, ses objectifs et devoirs s’orientent vers l’administration et le travail bureaucratique. Toutefois, sa pertinence se définit - et même se légitime - au point de vue clinique de ses services. Les principes du travailleur social dans le cas du soutien à domicile sont de valoriser, favoriser et maintenir l’autonomie des aînés, accompagner, et connecter avec eux au quotidien. Il encourage les bénéficiaires à prendre eux-mêmes des décisions afin qu'ils restent prompts à la réflexion. Puisque le travailleur social est le pont entre la personne et les institutions, il peut diriger le bénéficiaire vers un praticien de la santé, un psychologue ou tout autre service qui l’aiderait à son domicile. Ses connaissances et ressources dans les divers milieux font qu’il propose LA solution adéquate à de nombreux problèmes. Est-ce que la personne est déprimée? A-t-elle des chutes plus fréquentes? Mange-t-elle moins? Montre-t-elle des signes d’épuisement? Ce sont des questions que le travailleur social pose afin de déterminer les actions préventives appropriées pour le demandeur et son état de santé.
Afin de limiter les conséquences d’un accident, d’une hospitalisation ou d’une maladie, demandez l’expertise d’un ergothérapeute. Par le biais du médecin ou d’un travailleur social, le praticien prend en charge autant les aînés que les adultes. Comme expliqué précédemment, le praticien observe et analyse le quotidien du bénéficiaire ainsi que les ressources qui lui sont accessibles. Il intègre donc des exercices et des outils (par exemple, des rampes de soutien, des couloirs et escaliers adaptés aux fauteuils roulants, etc.) dans l’habitat du patient. Il prend aussi en compte ses performances cognitives, sensorielles et psychiques pour empêcher d’éventuelles situations problématiques ou dangereuses. Ainsi, on évite des pertes de capacités plus importantes. En évaluant toutes ces spécificités, l’ergothérapeute peut enseigner à son patient des gestes à adopter afin d’alléger sa vie tout en restant actif. Le but étant de compenser les faiblesses physiques par des exercices ou de l’assistance humaine et technologique, ces nouveaux comportements peuvent prévoir des accidents ou améliorer l’état général du bénéficiaire.
Le travailleur social et l’ergothérapeute sont des guides agissant sur le maintien à domicile ainsi qu’à l’adaptation du ou des concernés face aux aménagements nécessaires à leur autonomie. Leurs priorités sont la sécurité, la santé et le bien-être des bénéficiaires. Ils peuvent aussi aider afin de localiser un hébergement plus adéquat, informer sur diverses situations ou possibilités, et collaborer avec des instances pour encadrer, rééduquer et soutenir. Leur impact est considérable sur la santé physique et psychique, entre autres des aînés. Non seulement ils optimisent l’espérance de vie, mais ils prolongent l’autonomie des gens, répondant à leur désir de rester chez soi pour encore plusieurs années.
Et en toute sécurité.
* Le masculin a été utilisé à titre indicatif
- Katherine Massicotte
SOURCES CITÉES
1http://avenirensante.gouv.qc.ca/
http://www.otstcfq.org/
SOURCES INFORMATIVES
https://www.indexsante.ca/chroniques/255/services-de-soutien-a-domicile-clsc.php
http://www4.gouv.qc.ca/FR/Portail/Citoyens/Evenements/aines/Pages/service-soutien-domicile.aspx
https://www.oeq.org
www.aqepp.com
www.physio-sante.com/therapies/ergotherapie
https://www.lappui.org
https://www.educaloi.qc.ca/